Les enjeux

Les milieux forestiers patrimoniaux et habitats d’espèces rares concentrent des enjeux de conservation très forts.

Les choix de gestion forestière ainsi que tous les aménagements ou projets dans ces milieux (coupes, entretien ou création de piste, entretien des bords de cours d’eau, manifestations sportives, accueil du public…) peuvent avoir des impacts conséquents. Ils sont à accompagner pour une meilleure prise en compte de la biodiversité forestière.

 

Richesse et maintien des milieux ouverts et semi-ouverts

Ils accueillent des espèces floristiques et faunistiques patrimoniales (pelouses sur dalles calcaires, pelouses sèches, parcours substeppiques, Damier de la Succise, populations avifaunistiques de fauvettes, bruants, pie-grièches…). Ces milieux sont aussi des territoires de chasse pour les rapaces patrimoniaux (Aigle de Bonelli notamment). La dynamique naturelle de ces milieux est préjudiciable à moyen et long terme pour toutes les espèces qui y sont inféodées, notamment sur le territoire de la ZPS. La préservation de ces milieux repose notamment sur le maintien du pastoralisme et de l’agriculture. Les actions de réouverture et d’entretien des milieux à but DFCI ou cynégétiques participent aussi à cette préservation ; sous réserve que les modalités d’interventions respectent les périodes d’intervention les moins sensibles pour la faune et la flore et les milieux patrimoniaux fragiles.

 

Les zones d’éboulis et de falaises, habitat d’espèces à enjeu de conservation fort à très fort

Ces milieux abritent en effet des espèces patrimoniales telles que l’Aigle de Bonelli ou la Sabline de Provence. Ces espèces profitent de leur isolement ou de la difficulté d’accès de leurs habitats mais des pratiques sportives ou des aménagements peuvent les impacter fortement (vol libre, escalade, randonnées, création de pistes…).

 

Les crêtes de la Sainte-Baume

Elles abritent les landes à Genêt de Lobel (espèce de Genêt endémique dont la moitié de la population se concentre sur la Sainte-Baume), habitat de nombreuses espèces floristiques et faunistiques patrimoniales. Ces milieux sont à préserver de l’impact des activités de pleine nature (escalade, vol libre…) et des aménagements potentiels.

 

Les milieux aquatiques et humides

Ces milieux (zones de tufs et rivières intermittentes) sont touchés par les changements climatiques. De plus toutes modifications du régime hydrique des cours d’eau ou toute pollution humaine impactent fortement ces habitats et la flore et faune associées (Blageon, Barbeau méridional). Nous pouvons citer la présence de l’Ecrevisse à pattes blanches encore bien présente sur deux cours d’eau du site Natura 2000. Il est particulièrement important de veiller à la préservation de la qualité et quantité d’eau pour cette espèce. De plus l’introduction d’écrevisses exogènes ou de la peste de l’écrevisse (par circulation des personnes d’un cours d’eau à l’autre) pourraient décimer ces deux populations.

La petite population de Cistude localisée sur un site dans le massif de la Sainte-Baume est aussi menacée par les aménagements et la construction de parcs photovoltaïques à proximité.

 

Populations de chauves-souris et réseau karstique et de cavités sur le massif de la Sainte-Baume

Le massif de la Sainte-Baume est un milieu karstique vaste et présente un nombre de cavités et grottes très élevé et prospectées. Les activités spéléologiques sont très présentes sur le site Natura 2000, des partenariats existent et sont à poursuivre afin que cette activité participe à l’amélioration des connaissances sur les chiroptères notamment et à leur préservation.

Les 10 espèces d’intérêt communautaire de chauves-souris sont en effet présentes sur le site Natura 2000. L’amélioration des connaissances et la préservation des gîtes souterrains à enjeux sont essentiels à mener, telles que les sites connus pour le Minioptère de Schreibers. La gestion des milieux forestiers (ou l’absence d’intervention sylvicole) impacte directement des espèces forestières et arboricoles telles que le Murin de Bechstein ou la Barbastelle d’Europe qui sont connues en gîtes et activités de chasse sur le site. Les milieux agro-pastoraux bénéficient à des espèces comme le Grand rhinolophe ou le Petit murin. Le maintien des corridors boisés, des ripisylves et de l’intégrité de la mosaïque paysagère est essentiel pour l’ensemble de ces espèces.

 

Fréquentation des milieux naturels

Le territoire de la ZPS ainsi que toute la crête de la Sainte-Baume concentrent de nombreuses activités de pleine nature et les manifestations sportives. Ces manifestations ont lieu le plus souvent au printemps, elles sont de plus en plus nombreuses et rassemblent un nombre important de participants. Une réflexion est à mener sur l’encadrement de ces pratiques et manifestations en plein essor, l’accompagnement des organisateurs est primordial afin de limiter leurs impacts sur les milieux naturels et les espèces, notamment l’avifaune.

La fréquentation du public est importante sur plusieurs lieux du site Natura 2000 et a un impact sur les milieux (cours d’eau, zones de tufs, vieille hêtraie de la Sainte-Baume…) et espèces : piétinement, érosion, dérangement de la faune,… La conciliation des enjeux d’accueil du public et de préservation de la biodiversité est à construire et développer sur ces secteurs.

 

A l’échelle du paysage : aménagement du territoire et continuités écologiques

Les divers aménagements ou projets (pistes DFCI, lignes électriques, carrières, urbanisation …) sont à surveiller et accompagner afin de limiter leurs impacts.

A une échelle plus vaste que le site Natura 2000, la continuité écologique entre le massif de la Sainte-Baume et les plaines et massifs voisins s’avère aujourd’hui dégradée (forte urbanisation et dégradation des milieux naturels). Son maintien et sa restauration sont indispensables afin d’assurer la pérennité des espèces et du brassage génétique des populations.